BIOTECHNOLOGIES/MARC FELLOUS, président de l'AFBV (association française des biotechnologies végétales) « Un projet complexe, inutile et coûteux »
Un décret sur l'étiquetage « sans OGM » est en cours de rédaction.
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Le Haut conseil des biotechnologies vient d'examiner le projet de décret sur l'étiquetage des aliments « sans OGM ». Ne croyez-vous pas que ce texte puisse débloquer la situation sur les OGM en France ? Nous ne voyons pas la pertinence d'un tel projet pour les consommateurs. Il va à l'encontre de la réglementation européenne qui a déjà défi ni un seuil de présence fortuite à 0,9 % et va poser des problèmes de faisabilité ou d'impossibilité technique de détection d'OGM au seuil de 0,1 % envisagé. Il va de plus engendrer des coûts supplémentaires pour un service rendu inexistant et introduire une complexité inutile dans l'étiquetage des denrées alimentaires et dans la gestion des filières, sans apporter une information pertinente utile au consommateur.
Pour les produits animaux (viande, lait, oeufs), ce nouvel étiquetage n'a par ailleurs aucun sens puisque, au cours de la digestion, tout aliment, issu d'OGM ou non, est dégradé. On ne peut donc pas trouver de traces significatives d'ADN et/ou de protéine spécifique de l'OGM.
Quel serait alors selon vous le réel intérêt de ce projet ?
L'intérêt de ce nouvel étiquetage « sans OGM » est limité aux filières de production et de transformation et aux marques de distributeurs qui pourront en tirer un éventuel avantage économique et marketing en surfant sur les peurs entretenues sur les OGM. Ce projet accrédite en effet l'idée d'une dangerosité des OGM, alors qu'ils sont strictement évalués avant leur mise sur le marché, afin de s'assurer de leur sécurité sanitaire.
Laurent Caillaud
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